11/05/2009

LES CHIFFRES QUI PARLENT : L’OUGUIYA


La structure du tissu économique du pays impose une réalité dont tout dirigent et même tout simple citoyen doit connaitre et suivre de près pour éviter au pays une situation désastreuse. En effet la Mauritanie se caractérise par une dépendance totale des échanges commerciaux avec l’extérieur car tout simplement elle importe pratiquement tout ce qu’elle consomme et elle exporte aussi tout ce qu’elle produit.

Ces échanges, aussi bien à l’export qu’à l’import ne peuvent évidemment se réaliser qu’avec des monnaies étrangères principalement le dollar Américain.

Devant cette situation de dépendance double, le rôle de la Banque Centrale de Mauritanie est capital dans le rapatriement et la distribution des devises. L’impact sur la vie quotidienne des mauritaniens, dont les produits alimentaires consommés, les carburants, les médicaments utilisés et les produits de base des matériaux de construction sont tous importés, n’est plus à démontrer. Bref les secteurs vitaux que sont l’alimentaire, le transport, la santé et l’habitat sont tous tributaires de la gestion de ce secteur.

Les sources commerciales de devises pour la Mauritanie se limitent essentiellement à trois secteurs d’exportation qui sont : les produits miniers (fer, cuivre et or), le pétrole et le poisson. En plus de l’exportation, les partenaires au développement à travers les différents projets contribuaient aussi à alimenter le pays en devises.

Depuis 2005, grâce aux efforts menés, la situation des réserves et les conditions d’octroi des devises se sont considérablement améliorés avec la mise en place d’un marché de change et une régulation des achats et vente de devises par la BCM. Cette politique a su gagner la confiance des opérateurs mauritaniens et même étrangers par la stabilité de la monnaie et la disponibilité des devises. Cette voie a été couronnée par l’installation de deux banques françaises (BNP PARIBAS et Société Générale) et les multiples demandes d’agréments formulés par d’autres opérateurs. Dans un élan d’optimisme, bon nombre d’intervenants dans le secteur laissaient croire que cette question de devises était un problème dépassé.


Malheureusement quelques informations alarmantes tirées du site internet de la Banque Centrale de Mauritanie font état d’une remise en cause de tous les acquis de la stabilité de la BCM et d’une forte probabilité d’une crise sans précédent dans le court terme.

La valse de changement de dirigeants des institutions de l’Etat, le manque de vision et de visibilité des autorités actuelles, et la crise mondiale qui a frappé les principaux secteurs d’exportation du pays, sont certainement les ingrédients de la situation actuelle de la BCM.

En effet, le taux de satisfaction par la BCM des demandes de devises a atteint des taux très inquiétants (5,3% de couverture en moyenne sur le mois de février).

Dans ces conditions, l’approvisionnement du pays en produits nécessaires à la vie quotidienne des mauritaniens risque d’être compromis, mettant ainsi notre pays dans une situation de précarité totale.

Le record de ce désastre a été vécu le lundi 2 février 2009 où sur une demande de 71 millions de $ la BCM n’a pu fournir que 100 mille $ soit 0,14% de couverture.

Certaines banques ont offert jusqu’à 800 UM pour un dollar pour avoir des devises sans trouver de vendeur. Toute la confiance instaurée jadis par la BCM s’est totalement effondrée vis-à-vis du système bancaire.

Sur un autre plan, le cours de la monnaie par rapport au dollar qui s’était nettement amélioré le premier semestre 2008, par une hausse continue de l’Ouguiya par rapport au dollar aidant ainsi le pouvoir d’achat des consommateurs, s’est rapidement détérioré à partir d’août 2008 avec une baisse considérable de la valeur de l’Ouguiya par rapport au dollar. Le cours du marché noir des devises qui était presque identique à celui de la BCM s’est complètement décroché avec des différences de plus de 10% ce qui exposera la BCM à une forte pression conduisant à la corruption, la distribution arbitraire des devises et une généralisation de la pagaille du marché de change.


Ceci risque de rendre notre pays insensible à la baisse importante des matières premières dans le monde et d’empêcher nos concitoyens d’alléger le lourd fardeau des contraintes de la vie

A titre d’exemple, on peut citer le pétrole dont le cours a baissé de plus de 70% dans le monde passant de 150 $ en juillet à moins de 50 $ actuellement mais dont la répercussion sur le prix local mauritanien n’est toujours pas appliquée. Voilà un sujet qui mérite lui aussi des éclaircissements à l’égard des consommateurs.


Date

Demande ($)

Offre ($)

Taux de satisfaction

02/03/2009

27 749 193

825 890

2,98%

26/02/2009

18 123 781

940 000

5,19%

25/02/2009

68 093 440

5 000 000

7,34%

24/02/2009

26 252 880

2 100 000

8,00%

23/02/2009

20 334 736

1 292 165

6,35%

19/02/2009

6 088 026

1 253 340

20,59%

18/02/2009

79 122 372

3 573 618

4,52%

17/02/2009

76 227 842

3 100 000

4,07%

16/02/2009

16 216 342

846 590

5,22%

12/02/2009

51 984 673

2 730 000

5,25%

11/02/2009

57 048 872

4 410 000

7,73%

10/02/2009

62 976 370

7 710 000

12,24%

09/02/2009

40 800 000

10 161 744

24,91%

05/02/2009

65 999 027

991 221

1,50%

04/02/2009

68 602 060

180 000

0,26%

03/02/2009

70 475 182

2 000 000

2,84%

02/02/2009

71 398 263

100 000

0,14%

29/01/2009

63 082 306

665 330

1,05%

28/01/2009

53 860 283

2 170 000

4,03%

Cumul

944 435 648

50 049 898

5,30%



10/05/2009

Lettre ouverte aux membres de l’actuelle CENI

Entre CENI et CINÉMA* il faudra bien choisir
* Commission « Indépendante » Nationale des Élections de MAscarade (CINÉMA)
L’intrusion des militaires dans le champ politique a produit des désastres politiques, économiques et sociaux dans plusieurs pays en Afrique. Le constat historique, d’une implacable évidence, qu’un coup d’Etat est toujours une tragédie dans la vie démocratique d’un pays, a conduit récemment l’Union Africaine à légiférer pour leur criminalisation. Dans notre pays, le processus d’alternance pacifique au pouvoir et la dynamique globale, enclenchée en 2005, de transmission du pouvoir politique à un régime civil, se heurte à la volonté assassine d’un homme, seul, de se l’accaparer, en instrumentalisant l’institution militaire, après avoir largement contribué à la déstructurer.
Le fait, ici, est de dénoncer une comédie électorale ayant pour unique ambition de le maintenir au pouvoir, après qu’il l’ait usurpé par la force, en tentant de se tailler sur mesure un costume de civil, comme le fit naguère un de ses illustres prédécesseurs et probable mentor. Cette alchimie invraisemblable devrait déboucher sur une élection contestée et largement contestable de pure légitimation : manipulations du « bataillon parlementaire », corruption à ciel ouvert, répression violente, transgression majeure de la constitution et institutionnalisation du fait accompli.
Il est de pure forme de signaler, qu’au delà des slogans, qui ne trompent personne, de « rectification », de lutte contre la corruption, et de moralisation de la vie publique, la motivation principale de ce général, limogé, putschiste et candidat, est, le pouvoir pour le pouvoir. A ce titre, son aveu de l’absence de programme politique, à moins de six semaines de son scrutin d’auto-proclamation, est édifiant.
L’organisation d’élections par un pouvoir contesté a toujours produit et partout, les mêmes effets à savoir une exaspération de ceux qui espèrent un renforcement de l’ancrage démocratique, un boycott des partis politiques crédibles, une contestation populaire et un cycle de répression.
Pour anticiper les risques de suspicion sur la transparence des élections de la transition démocratique 2005-2007, garantir la neutralité de l’administration chargée des élections et en assurer la supervision, le contrôle et le suivi, notre pays s’est doté en 2005, à titre transitoire, d’une autorité administrative, indépendante et largement représentative car ayant été le fruit d’une réelle concertation : la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Les compétences et les démembrements dévolus à cette CENI, ont permis en étroite collaboration avec le gouvernement de transition et tous les acteurs politiques de mener un processus électoral unanimement salué par l’opinion publique nationale ainsi que par la communauté internationale et dont la quintessence fut la reconnaissance par le candidat battu, au second tour des élections présidentielles, des résultats du scrutin. Fait suffisamment rare, en Afrique, pour être souligné.
Il est utile enfin de rappeler que la CENI a pour attributions principales la supervision, le contrôle et le suivi de tous les aspects liés aux opérations électorales et entre autres :
• La préparation, la révision et la gestion du fichier électoral et l’établissement des listes électorales ;
• L’ensemble des préparatifs logistiques, la distribution du matériel électoral, la désignation et la formation des membres des bureaux de vote ;
• Les opérations de vote ;
• Les opérations de dépouillement des résultats du vote ;
• L’acheminement en l’état, aux lieux de centralisation des documents des opérations de vote ;
• La centralisation et la proclamation des résultats provisoires.


Chers successeurs,
Ayant eu le redoutable honneur d’avoir été membre de la CENI qui a donné ses lettres de noblesses aux élections de 2006 et 2007, je n’ai pu me priver du patriotique et fraternel devoir de vous faire part de ma crainte des menaces qui pèsent sur la crédibilité de cette auguste institution : craintes nullement liées à la compétence ou à l’intégrité morale des hommes et des femmes qui la composent mais à la manière dont les futures élections ont été décidées et mises en œuvre.
La conscience que vous avez des risques liés à la crise politique actuelle et des conditions non consensuelles de mise en place de votre institution, ma foi inaliénable en votre capacité à transcender les écueils, votre attachement à l’intérêt supérieur de notre nation, l’exemple de la décision courageuse et combien responsable de Mr Sid ‘Ahmed O. HABOTT sont autant de raisons qui m’incitent à espérer en votre capacité de refus de la mascarade électorale et de la dérive institutionnelle.

La tâche qui vous incombe dans cette période de soubresauts du processus de démocratisation de notre pays est, à la fois, plus exaltante, plus complexe, et encore plus éminemment politique que celle que nous avions pendant la période de transition démocratique 2005-2007.

En effet, le contexte est totalement différent et les enjeux plus importants. Entre, la démarche impliquant tous les acteurs politiques donc inclusive et participative et aboutissant à des solutions consensuelles qui prévalait, et, l’attitude unilatérale actuelle des autorités issues du coup d’Etat dans le cadre d’une fuite en avant, votre rôle est de défendre la paix civile en refusant de cautionner le fait accompli.
Nous étions dans une démarche où l’objectif était de restituer le pouvoir à un régime civil, près de 29 ans après le premier coup d’Etat militaire de l’histoire de notre pays. Vous êtes, clairement, dans un processus inverse, de tentative de validation d’un inacceptable coup d’Etat contre la démocratie : vous n’êtes pas corvéables, et vous ne serez pas les faire-valoir de la parodie électorale tragi-comique du général, limogé, putschiste et candidat. Votre auguste institution ne peut plier sous la dérive caractérielle d’un assassin de la démocratie.
Ceci implique donc de la part de ceux d’entre vous qui veulent être dignes de la Mauritanie mais qui se targueraient d’une neutralité politique comme empêchement à tout rôle politique, de refuser au moins d’être instrumentalisés politiquement, par le général, limogé, putschiste et candidat.
L’Histoire vous jugera non seulement par rapport à votre engagement, dans le contexte politique actuel, en faveur des principes démocratiques mais aussi par rapport au dispositif légal définissant vos attributions et par rapport à l’expérience de la riche contribution de la première CENI, dans le succès des procédures électorales de 2006 et 2007.
Je veux vous dire que nous avons réellement eu une attitude proactive dans notre action de supervision de contrôle et de suivi, avec une lecture et une compréhension de nos attributions comme incluant dans notre champ de compétence, le stade de conception des différentes étapes du processus électoral.
C’est ce qui nous a amené lors de l’établissement de la liste électorale à demander un report au 16 février 2006 du début du Recensement Administratif à Vocation Electorale (RAVEL) initialement prévu le 02 février 2006, alors que nos structures déconcentrées étaient déjà nommées depuis le 19 janvier 2006. Ceci pour nous permettre d’assurer leur formation et de réaliser leur déploiement complet sur toute l’étendue du territoire afin qu’ils jouent pleinement leur rôle. Nous avons eu raison de prendre cette initiative puisqu’elle a permis l’établissement d’une liste électorale relativement inclusive (inscription sur la liste électorale de presque tous les citoyens appartenant à tous les groupes et à toutes les catégories), exhaustive (au moins 90 % des citoyens admissibles inscrits sur la liste électorale) et exacte (au moins 97 % des données saisies sur la liste électorale sont exactes). En effet, notre approche rigoureuse, soutenue par le CMJD et son gouvernement qui ont accepté le report du RAVEL, et, en particulier notre volonté consciencieuse de nous impliquer au stade de conception des évènements, ont permis le changement, vers le renforcement, de la méthodologie de l’Office National des Statistiques : présence physique du détenteur de la Carte Nationale d’Identité au moment de son recensement, numérotation séquentielle des lignes de recueil des informations de la personne recensée et des pages des registres de recensement, signature sur les registres de recensement de l’agent recenseur engageant sa responsabilité et délivrance d’un récépissé au citoyen recensé. Nos structures déconcentrées ont assuré une présence effective sur le terrain accompagnant les agents recenseurs lors de la phase du recensement censitaire du porte à porte et lors de la phase du recensement dans les bureaux fixes. En ce qui vous concerne il semble que vous ne vous soyez pas encore exprimés sur l’actualisation de la liste électorale mais une chose est sûre, votre collège et encore moins vos structures de démembrements, n’étaient pas encore nommés au moment où les opérations de recensement ont commencé et même la plupart du temps de leur écoulement. La particularité est qu’il ne s’agit pas que d’une actualisation de la liste électorale puisque les mauritaniens de l’étranger sont invités à voter et que, vous n’avez pas, à ce que je sache, une représentation dans chacun des pays où vie une colonie mauritanienne importante. Vous devez, si vous décidez de rester dans le schéma actuel, par acquis de conscience, par sens du devoir, par responsabilité devant la gravité de la situation que vit notre pays, dans le plein cadre de vos attributions, en toute sérénité, au minimum, reprendre la totalité de la procédure d’établissement de la liste électorale car il n’existe pas d’autres moyens pour en assurer réellement la supervision, le contrôle et le suivi (chacun de ces mots correspondant à vos attributions ont leur importance). Par ailleurs nous ne nous sommes pas suffit de cet accompagnement effectif et consciencieux, en temps réel, puisque nous avons réalisé après l’obtention de la liste électorale provisoire un audit de cette liste par un logiciel informatique permettant de repérer les doublons et de les éliminer et que nous avons fait faire une enquête de couverture réalisée par un bureau d’études statistiques indépendant qui a permis de confirmer que nous avions atteint les standards spécifiques reconnus internationalement en ce qui concerne les niveaux d’exhaustivité, d’exactitude et d’inclusivité.
L’établissement de la liste électorale est la base de tout et il n’est pas acceptable de la bâcler : ne l’acceptez pas.
Nous avons aussi innové et renforcé les garanties de transparence et de régularité « technique » des élections en ce qui concerne le matériel électoral et notamment les caractéristiques du bulletin de vote avec un papier de 95 grammes/m², un filigrane, une numérotation séquentielle des bulletins de vote sur carnet à souche, un micro texte ne pouvant être lu qu’à la loupe et ne pouvant être ni copié ni reproduit, l’utilisation d’une encre effaçable réagissant aux dissolvants et aux gommes, l’utilisation d’une encre fiduciaire qui devient fluorescente quand elle est exposée à une lumière UV, l’insertion d’une pastille thermochromique changeant de couleur lorsqu’on frotte avec le doigt car sensible à la chaleur avec une conception de fond composée de mots qui ne peuvent être lus qu’après une inspection minutieuse.
De plus, pour ce qui concerne les procédures de vote, de dépouillement et de proclamation des résultats nous avions un représentant de la CENI dans chaque bureau de vote le jour du scrutin ce qui a permis en relation avec nos structures déconcentrées de superviser les opérations de vote, le dépouillement et l’affichage immédiat des résultats devant chaque bureau de vote, l’acheminement et la centralisation des résultats, avec en bout de chaine, la supervision, comportant une centralisation parallèle par nos moyens propres, et c’est une originalité, de manière proactive, en temps réel, de la proclamation des résultats provisoires par le Ministère de l’Intérieur des Postes et Télécommunications.
Dans le contexte actuel, même si les éléments cités ci-dessus étaient appliqués, ils ne sauraient constituer des garanties permettant de rendre crédibles des élections dont le principe même et les modalités n’ont pas constitué un consensus politique entre toutes les parties prenantes. Quant à vous, chers successeurs, ils pourraient être considérés, si vous ne les bradez pas, comme des circonstances atténuantes de votre implication dans cette mascarade.
A bon entendeur salut !
Dr Outouma SOUMARE, Neurochirurgien des hôpitaux
Ancien membre du collège de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) 2005-2007
Président de l’Avant-garde des Forces de Changement Démocratique (AFCD)
http://www.afcd-mr.blogspot.com
Membre de la Conférence des Présidents du Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD)
Le Calame n°686, du mardi 5 mai 2009

03/05/2009

LES CHIFFRES QUI PARLENT : LE TRESOR

Dans un élan de populisme démesuré, des engagements à tout va ont été pris par le général limogé.

Depuis plusieurs mois il fait couler les salives des pauvres par le fonds de solidarité sociale doté de plus de 16 milliards d’Ouguiyas sur le budget de l’Etat 2009. Au bout de trois mois, même pas mille Ouguiya de ce fond n’ont pu être débloqués. Ce n’est certainement pas parce que les pauvres de ce pays n’en ont pas besoin. Alors pourquoi le retard de la mise en œuvre de ce fond ?

A entendre les médias publics ‘’la Pravda ère nouvelle’’ on peut tout soupçonner sauf le manque de moyens. Mais hélas à notre grande surprise, nous constatons que le solde du compte courant du trésor public, à la fin du mois de janvier 2009, était à découvert de 2,43 milliards d’ouguiya. A la fin du mois de février 2009 il était de 2,87 milliards, puis de 1,33 milliards d’ouguiya à la fin du mois de mars 2009 (voir le tableau 1 ci-dessous).

A titre de comparaison, le solde moyen du compte courant du trésor au premier semestre 2008 (avant le coup d’Etat) était de 17,9 milliards d’ouguiya de disponibilité (voir le tableau 2 ci-dessous).

Tableau 1

Mois

solde du CCT

(en milliards)

janv-09

-2,43

févr-09

2,87

mars-09

1,33

Moyenne

0,59

Tableau 2

Mois

solde du CCT

(en milliards)

janv-08

12,49

févr-08

20,44

mars-08

18,8

avr-08

17,08

mai-08

14,03

juin-08

24,73

Moyenne

17,93

CCT : compte courant du trésor

Le général limogé était tout content d’affirmer et de réaffirmer à Nouadhibou que les 16 milliards du fonds de solidarité sont encore intacts comme si le montant est quelque part dans un coffre ou un tiroir du Ministère des finances et que grâce à ses efforts, personne n’a osé prendre un sous. Et de rajouter que le reliquat de 10 milliards pour la sécurité sont toujours disponibles !!!

Monsieur le général limogé, il faut avoir le courage de dire que le trésor est en panne et que les caisses de l’Etat sont vides. C’est pour cette raison que le trésor a été contraint en février et en mars de prendre 6,5 milliards d’ouguiya du compte pétrolier et d’obliger la SNIM à payer 5 milliards d’ouguiya de dividendes pour payer les fonctionnaires les deux derniers mois, et nous attendons la fin du mois d’avril pour connaitre la nouvelle acrobatie des finances pour payer les fonctionnaires.

Les slogans mensongers seront bientôt mis au grand jour et le peuple Mauritanien saura t’apprécier à ta juste valeur : ‘’ELIMEDARRAG BLEYAM ARIAN’’.

Lettre ouverte à Mr.Mohamed OULD GHAZOUANI

Il ne fait aucun doute que dans la constitution de la République Islamique de Mauritanie de 1991, amendée par référendum le 25 juin 2006, il ne figure point de Haut Conseil d’Etat (HCE). Cependant, dans la nuit du mercredi 15 avril au jeudi 16 avril, vous vous êtes présenté devant le Peuple mauritanien comme étant le nouveau Président du HCE, et de ce fait, chargé de la sécurité des citoyens et de l’Etat.

A ce titre, nous vous adressons cette lettre.

Le dimanche 19 avril 2009, des membres des forces de l’ordre, sous les objectifs des caméras de la presse locale et internationale, ont frappé des femmes élues, venues manifester pacifiquement devant le siège des Nations Unies à Nouakchott.

Il n’est pas nécessaire d’être un expert du droit constitutionnel pour savoir qu’il n y avait aucune raison de refuser le droit aux femmes parlementaires de manifester alors qu’elles avaient rempli toutes les formalités règlementaires, informant les autorités administratives dans les délais requis et ne perturbant pas l’ordre public. Par ailleurs il ne s’agit pas de remettre en cause le fait que l’une des missions des forces de l’ordre est le maintien de l’ordre public. Il s’agit tout simplement, pour vous, de réagir en homme, en homme musulman.

Même si il est simple d’imaginer que votre objectif était de montrer votre capacité à tenir le pays, en prétendant que ces femmes ont perturbé l’ordre public, afin de marquer votre fidélité à votre ami et prédécesseur et aussi adresser un message à l’opinion publique intérieure, il restera toujours l’image et le spectacle, offert à la communauté internationale, des forces de l’ordre de la République Islamique de Mauritanie, acharnés contre des femmes, des femmes musulmanes, et élues par le peuple Mauritanien.

Quel piètre spectacle que de voir ces êtres pour ne pas dire ces animaux, dont on se demande sous quelle religion ils ont été éduqués, se livrer à ces actes de ‘’bravoure’’ comme s’ils affrontaient les soldats israéliens dans la bande de GAZA.

Tous les hommes seront jugés au moins deux fois. Une fois dans l’Histoire, à la lumière des traces laissées, et une deuxième fois dans l’au-delà.

Si on ne devait retenir de votre Présidence éphémère que la fermeté avec laquelle vous avez fait mater une manifestation pacifique de femmes parlementaires devant le siège des Nations Unies à Nouakchott, alors je vous conseillerais de méditer la parole du Khalife Oumar qui se demandait s’il ne sera pas questionné (dans l’au-delà) à propos des animaux qui trébucheraient sur les routes pour les quelles il (Oumar) n’aurait pas pris toutes les dispositions pour les rendre les plus praticables.

Entre ces deux ambitions, et donc ces deux traces laissées pour l’Histoire, se situe votre marge de manœuvre pour les jours qui vous restent. Heureusement en Islam les derniers actes sont les plus prépondérants, et participer à une bonne œuvre équivaut en gratification à sa réalisation.

Aujourd’hui, en Mauritanie, mettre en confiance toutes les parties du spectre politique, pour susciter le consensus national, quitte à faire des concessions en étant en position de force et sur des sujets que l’on juge de son droit, nous semble bien plus intéressant que de se retrancher derrière son casque, son gilet pare balle et sa matraque pour « bastonner » des femmes élues.

Les inquiétudes et les incertitudes qui entourent la classe politique, et étouffent la population, feront, que toute lueur d’espoir d’une sortie de crise acceptable, sera saisie en plein vol.

A bon entendeur salut.
AFCD

LES CHIFFRES QUI PARLENT : LA PECHE

Ce constat s’étale sur la période 2003, 2004, 2005, 2006, 2007 et 2008.Il est basé sur les chiffres officiels publiés dans le rapport « Note sur le commerce extérieur de la Mauritanie 2007 » sur l e site de l’Office National des Statistiques ONS en plus des donnés obtenus auprès de la SMCP (Tab. N°1&2).

Le document s’intéresse aux 4 grandes familles d’espèces de poissons ( Les céphalopodes, les pélagiques, les démersaux et les crustacés) qui constituent a elles seules plus de 92% en terme de volume (Grap. N°1) et plus de 91% en terme valeurs (Grap. N°2) de la totalité des exportations des produits de la pêche.

Ces chiffres qui parlent d’eux même prouvent malheureusement l’effondrement de ce pilier central de l’économie nationale.

I –VOLUME GLOBAL DES EXPORTATIONS : Une chute de 69% de ce volume qui est passé de 117.751 tonnes en 2007 a 37.340 tonnes en 2008 (Grap. N°3) et l’extinction presque totale de 3 familles parmi les 4 précités.

a- Les pélagiques: Une chute de 93% passant de 66.275 tonnes a 4.070 tonnes pour 2008 (Grap. N°4).

b- Les demersaux: Une chute de 82% passant de 21.804 tonnes a 2007 a 3.829 tonnes en 2008 (Grap. N°5).

c- Les crustacés: Une chute de 61 % passant de 1.153 tonnes a 2007 a 440 tonnes en 2008 (Grap. N°6).

II – VALEUR GLOBALE DES EXPORTATIONS:
L’indice de croissance des exportations en valeurs a subit une chute catastrophique passant de 32% en 2007 a seulement 3% en 2008 (Grap. N°7).

Suivre tableaux et graphiques

Tab. N°1: Statistiques annuelles en valeurs des exportations

de produits de Pêche en Millions d'ouguiyas (Source: ONS & SMCP)

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Céphalopodes

24 440

35 751

34 835

33 567

42 925

52 724

Pélagiques

4 605

2 992

4 949

5 004

6 503

738

Demersaux

3 186

3 793

3 274

4 125

7 691

2 788

Crustacés

1 329

954

1 070

1 683

1 435

698

Total 4 familles

34 234

43 490

44 128

44 379

58 554

56 948

Variabilité

9 256

638

251

14 175

1 606

% de Croissance

27

1

0

32

3

% des 4 familles

96

97

95

96

91

Autres

1 131

2 901

2 263

1 614

5 478

Total

35 365

44 624

46 391

45 993

64 032

* Le taux d’échange adopté pour l’année 2008 est celui de la BCM au 31/12/08.

Tab. N°2 : Statistiques annuelles en Quantité des

exportations de produits de Pêche en tonnes (Source: ONS & SMCP)

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Céphalopodes

18 811

25 312

27 100

27 676

28 519

29 001

Pélagiques

54 899

35 277

58 967

53 101

66 275

4 070

Demersaux

14 321

16 941

15 821

16 169

21 804

3 829

Crustacés

1 418

1 040

1 212

1 201

1 153

440

Total 4 familles

89 449

78 570

103 100

98 147

117 751

37 340

Variabilité

-10 879

24 530

-4 953

19 604

-80 411

% de Croissance

-12

31

-5

20

-68

Autres

107 990

6 742

11 789

10 848

8 756

Total

100 239

85 312

114 889

108 995

108 995