11/05/2009

LES CHIFFRES QUI PARLENT : L’OUGUIYA


La structure du tissu économique du pays impose une réalité dont tout dirigent et même tout simple citoyen doit connaitre et suivre de près pour éviter au pays une situation désastreuse. En effet la Mauritanie se caractérise par une dépendance totale des échanges commerciaux avec l’extérieur car tout simplement elle importe pratiquement tout ce qu’elle consomme et elle exporte aussi tout ce qu’elle produit.

Ces échanges, aussi bien à l’export qu’à l’import ne peuvent évidemment se réaliser qu’avec des monnaies étrangères principalement le dollar Américain.

Devant cette situation de dépendance double, le rôle de la Banque Centrale de Mauritanie est capital dans le rapatriement et la distribution des devises. L’impact sur la vie quotidienne des mauritaniens, dont les produits alimentaires consommés, les carburants, les médicaments utilisés et les produits de base des matériaux de construction sont tous importés, n’est plus à démontrer. Bref les secteurs vitaux que sont l’alimentaire, le transport, la santé et l’habitat sont tous tributaires de la gestion de ce secteur.

Les sources commerciales de devises pour la Mauritanie se limitent essentiellement à trois secteurs d’exportation qui sont : les produits miniers (fer, cuivre et or), le pétrole et le poisson. En plus de l’exportation, les partenaires au développement à travers les différents projets contribuaient aussi à alimenter le pays en devises.

Depuis 2005, grâce aux efforts menés, la situation des réserves et les conditions d’octroi des devises se sont considérablement améliorés avec la mise en place d’un marché de change et une régulation des achats et vente de devises par la BCM. Cette politique a su gagner la confiance des opérateurs mauritaniens et même étrangers par la stabilité de la monnaie et la disponibilité des devises. Cette voie a été couronnée par l’installation de deux banques françaises (BNP PARIBAS et Société Générale) et les multiples demandes d’agréments formulés par d’autres opérateurs. Dans un élan d’optimisme, bon nombre d’intervenants dans le secteur laissaient croire que cette question de devises était un problème dépassé.


Malheureusement quelques informations alarmantes tirées du site internet de la Banque Centrale de Mauritanie font état d’une remise en cause de tous les acquis de la stabilité de la BCM et d’une forte probabilité d’une crise sans précédent dans le court terme.

La valse de changement de dirigeants des institutions de l’Etat, le manque de vision et de visibilité des autorités actuelles, et la crise mondiale qui a frappé les principaux secteurs d’exportation du pays, sont certainement les ingrédients de la situation actuelle de la BCM.

En effet, le taux de satisfaction par la BCM des demandes de devises a atteint des taux très inquiétants (5,3% de couverture en moyenne sur le mois de février).

Dans ces conditions, l’approvisionnement du pays en produits nécessaires à la vie quotidienne des mauritaniens risque d’être compromis, mettant ainsi notre pays dans une situation de précarité totale.

Le record de ce désastre a été vécu le lundi 2 février 2009 où sur une demande de 71 millions de $ la BCM n’a pu fournir que 100 mille $ soit 0,14% de couverture.

Certaines banques ont offert jusqu’à 800 UM pour un dollar pour avoir des devises sans trouver de vendeur. Toute la confiance instaurée jadis par la BCM s’est totalement effondrée vis-à-vis du système bancaire.

Sur un autre plan, le cours de la monnaie par rapport au dollar qui s’était nettement amélioré le premier semestre 2008, par une hausse continue de l’Ouguiya par rapport au dollar aidant ainsi le pouvoir d’achat des consommateurs, s’est rapidement détérioré à partir d’août 2008 avec une baisse considérable de la valeur de l’Ouguiya par rapport au dollar. Le cours du marché noir des devises qui était presque identique à celui de la BCM s’est complètement décroché avec des différences de plus de 10% ce qui exposera la BCM à une forte pression conduisant à la corruption, la distribution arbitraire des devises et une généralisation de la pagaille du marché de change.


Ceci risque de rendre notre pays insensible à la baisse importante des matières premières dans le monde et d’empêcher nos concitoyens d’alléger le lourd fardeau des contraintes de la vie

A titre d’exemple, on peut citer le pétrole dont le cours a baissé de plus de 70% dans le monde passant de 150 $ en juillet à moins de 50 $ actuellement mais dont la répercussion sur le prix local mauritanien n’est toujours pas appliquée. Voilà un sujet qui mérite lui aussi des éclaircissements à l’égard des consommateurs.


Date

Demande ($)

Offre ($)

Taux de satisfaction

02/03/2009

27 749 193

825 890

2,98%

26/02/2009

18 123 781

940 000

5,19%

25/02/2009

68 093 440

5 000 000

7,34%

24/02/2009

26 252 880

2 100 000

8,00%

23/02/2009

20 334 736

1 292 165

6,35%

19/02/2009

6 088 026

1 253 340

20,59%

18/02/2009

79 122 372

3 573 618

4,52%

17/02/2009

76 227 842

3 100 000

4,07%

16/02/2009

16 216 342

846 590

5,22%

12/02/2009

51 984 673

2 730 000

5,25%

11/02/2009

57 048 872

4 410 000

7,73%

10/02/2009

62 976 370

7 710 000

12,24%

09/02/2009

40 800 000

10 161 744

24,91%

05/02/2009

65 999 027

991 221

1,50%

04/02/2009

68 602 060

180 000

0,26%

03/02/2009

70 475 182

2 000 000

2,84%

02/02/2009

71 398 263

100 000

0,14%

29/01/2009

63 082 306

665 330

1,05%

28/01/2009

53 860 283

2 170 000

4,03%

Cumul

944 435 648

50 049 898

5,30%



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